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[Live Report] Ayreon – Electric Castle & Other Tales – 15/09/2019 @Tilburg, NL

Ayreon Live Electric Castle Tilburg

C'est pour fêter les 20 ans de l'album que le maestro Arjen Anthony Lucassen a annoncé sur les réseaux sociaux que 4 concerts reprenant l'ensemble de l'album Into The Electric Castle du culte groupe projet Ayreon, allait prendre lieu à Tilburg un an plus tard. Que l'attente fût longue, mais elle en a évidemment valu le coup. Mais déjà, qu'est-ce-que c'est Ayreon ?

Un concept d'Opera Metal Progressif néerlandais issu du cerveau de son créateur, Arjen Lucassen, contant des histoires de science-fiction au rythme d'un Metal Progressif délicieux incluant de nombreuses influences classique, folk et électroniques. Les oeuvres d'Ayreon sont fines, complexes, oniriques et bénéficient d'un casting différent sur chaque album. Ce casting justement, il est de grande classe avec pas moins de 120 musiciens ayant déjà collaboré avec le compositeur en 11 albums sur 24 ans.

Autant dire que les concerts lives sont rares, tant il est difficile de programmer une date avec les agendas chargés de tous ces musiciens. Mais de temps à autre, la magie opère et Ayreon offre un set live à ses fans (capable de traverser le monde pour y assister avec pas moins de 64 nationalités représentés ce week-end). De temps à autre seulement, c'est à dire un premier concert en 2017 (si l'on omet certains concerts officieux ou courts instants acoustiques), et enfin le live Electric Castle en 2019, dont je vais vous conter l'aventure.

Le bonus artistique

The Electric Castle, souvent considéré comme l'album favori des plus profonds fans des oeuvres de Lucassen fait la part belle à un artwork exquis, réalisé par Jef Bertels dont une exposition était ouverte au public à Tilburg, en marge du concert. Un moment idéal pour se plonger dans l'univers d'Ayreon.

Rendez-vous au Poppodium 013

Quand il est l'heure d'aller en direction du Poppodium 013, une salle moderne d'une capacité de 3000 personnes et doté d'une excellente acoustique, c'est d'abord avec une file d'attente de 600 mètres avec laquelle je dois avoir à faire. Nombreux t-shirts à l'effigie du groupe, on sent une atmosphère excitée et les sonorités des différentes langues entendues me laisse croire que finalement, avec mes 850km de distance je fais parti des fans qui a du réaliser le moins de kilomètres pour assister à ce show. Tout s'accélère une fois bien installé dans la salle, non loin de la console centrale j'aperçois Lori Linstruth, guitariste hors pair ayant œuvré dans l'un des groupe projet de Lucassen, Stream Of Passion, qui désormais joue le rôle de manager.

Le show démarre sous les applaudissements lourds de la foule, les rideaux s'écartent et offre une vue directe sur l'Electric Castle, reconstitué pour l'occasion. En fond, un écran diffusant les oeuvres de Jef Bertels. En introduction, John de Lancie qui n'est autre que l'acteur de Q dans Star Trek, appelle les 8 acteurs de ce Space Opera et leur indique entrer dans un endroit hors du temps et de l'espace, ça y est l'histoire démarre...

Isis And Osiris, aux sonorités assurément orientales emballe l'audience dans ce voyage fantastique, Fish (ex-Marillion) démarre son acte et sera rapidement suivi d'Anneke Van Giersbergen (Devin Townsend, Vuur) soutenue par Marcela Bovio (Stream Of Passion) et Dianne Van Giersbergen (ex-Xandria).  Parmi les autres invités 5 étoiles, on retrouve  Simone Simons (Epica), Edwin Balogh (ex-Omega) et le très apprécié Damian Wilson (Threshold) jouant le rôle du chevalier. Tous les personnages, pour la plupart membres originels de l'album paru il y a déjà deux décennies sans avoir prit une ride, se donnent la voix et ravissent un public présent pour vivre une aventure unique.

Diversifiés en de nombreux points, l'aventure continue avec Amazing Flight, un titre mêlant Blues 60's et Prog Rock 70's, le grand Arjen Lucassen en tenue de hippie échangera sur scène avec la voix puissante de John Cuijpers, la partie instrumentale prend également une grande place et se retrouve exécutée exemplairement par des noms biens connus des fans de Lucassen avec Ed Warby à la batterie mais aussi Johan Von Stratum à la basse, Joost Van Den Broek (ex-After Forever) aux claviers et entre autres Ferry Duijsens (qui suit Anneke sur la plupart de ses projets) à la guitare.

C'est avec un bonheur certain que je rencontre le mythique Thijs van Leer (Focus) à la flûte pendant Amazing Flight et Time Beyond Time. Ouais c'est vraiment un casting de malade. Impossible d'oublier que j'assiste à un Space Opera avec les parties entrecoupées par la narration de John de Lancie. La mise en scène est idéale, entièrement théâtrale, l'ensemble offre un spectacle bien au delà d'un simple concert. Les costumes et maquillages rajoute encore plus d'onirisme à cette ambiance déjà bien surréelle.

Les titres s'enchaînent et les performances éblouissent une audience déjà bien heureuse d'approcher autant de talent en un seul package. Anneke qui n'est autre que la reine du Prog le fait bien savoir avec sa prestation joyeuse sur Tunnel of LightsDamian Wilson étale sa palette émotionnelle sur Across The Rainbow Bridge avec un Lucassen prenant une part importante durant le titre, les riffs de guitare particulièrement heavy sur ce morceau martèlent en rythme soutenus par les cœurs si chers au compositeur néerlandais.

Les incontournables comme Valley of The Queens faisant la part belle aux cantatrices mais surtout The Castle Hall me foutent une claque comme... jamais je crois. Le duo flûte/violon et les leads guitar/claviers se répondent tour à tour, les interlocuteurs sur scène excellent encore et toujours, magnifique. Cosmic Fusion permet à la douce voix de Simone Simons d'introduire l'un des titres les plus heavy de la soirée, particulièrement lors de l'arrivée de Mark Jansen (Epica, Mayan) et de George Oosthoek réalisant divers growls et voix ténébreuses. Quand Another Time, Another Space parvient à mes oreilles, je sais malheureusement que la fin pointe le bout de son nez. L'ensemble du casting reprend place sur scène pour clôturer ce set unique.

Mais tout n'est pas perdu, Lucassen nous a promis d'Other Tales et c'est donc avec un plaisir non contenu que j'assiste au retour reprenant divers projet du compositeur néerlandais, et pas des moindres. Shores of India mené par Anneke Van Giersbergen est une oeuvre du groupe projet The Gentle Storm suivi de Ashes du groupe Ambeon chanté par Simone Simons qui bien que parfaitement à l'aise ne peut remplacer la voix de l'unique chanteuse de l'époque, Astrid Van der Veen, seulement agée de 14 ans lors de l'enregistrement. Le tour de Marcela Bovio prend place avec Out in the Real World  de Stream of Passion.

Certainement le plus grand échec commercial des oeuvres de LucassenGuilt Machine a eu droit à son interprétation avec le titre Twisted Coil maîtrisé par Damian Wilson. Surprise de la soirée, Fish vient nous interpréter son Kayleigh, titre culte de Marillion et donc seule entorse à la discographie de Lucassen qui lui, interviendra avec son titre solo Pink Beatles in a Purple Zeppelin. Enfin, le cultissime Song of The Ocean de Star One avec l'ensemble des musiciens et le maestro néerlandais derrière sa guitare cloture ce.. cet événement ? Non pas assez fort, ce chef d'oeuvre ? Toujours pas... Ce chef d'oeuvre qui mérite le statut de l'un des meilleurs événement live ever, on se rapproche... C'était assurément le rendez-vous de l'année pour tout amateur de Metal Progressif qui se respecte, et ceux qui ont obtenu le précieux sésame ne se sont pas trompés, c'était une date rare à ne pas louper.

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